TELMO RODRIGUEZ

 

D'origine Basque, mais se considérant très proche de la culture française, Telmo Rodriguez a fait des études vinicoles à l'Institut d'oenologie de Bordeaux, avant d'effectuer des stages auprès de Cos d'Estournel, Jean Louis Chave et Trevallon. Il a aussi travaillé à la vinification des vins du domaine familial de Remelluri, en Rioja. Puis, en 1990, avec un investissement des quelques milliers d'euros à peine, il lance sa propre entreprise vinicole. Il achète des raisins pour produire ses premiers vins. Ses premières parcelles de propriété n'arriveront qu'en 1997, en Rioja. Paradoxal pour quelqu'un qui brûlait d'envie d'explorer des nouvelles régions.

 

Un des grands principes de Telmo Rodriguez est celui du respect de la tradition espagnole de cultiver la vigne en gobelet, car cette méthode de conduire la vigne la protège des grandes chaleurs de vignobles ibériques. Il est farouchement opposé à la mode de palisser les vignobles et n'achète que des vignes qui respectent son idéal. Telmo travaille aussi en biodynamie mais, faisant preuve d'un grand bon sens, il avoue qu'il ne le fait que pour le respect de la terre et que la mention de viticulture biologique n'a aucune importance à ses yeux. L'important est que le résultat soit un vin équilibré et savoureux.

 

Parmi les vins qui ont particulièrement attiré mon attention, le Rioja Lanzaga, un tempranillo 100% équilibré et de bonne fraîcheur, qui ne lésine pas sur la maturité et la profondeur. À préciser que ce vin ne doit pas être considéré comme le deuxième vin du "Altos de Lanzaga" car ce dernier, le haut de gamme de Telmo en Rioja, est issu d'une parcelle très particulière de 4 hectares que le producteur considère exceptionnelle.

 

Dans la Ribera del Duero, Telmo produit une autre excellente expression de Tempranillo, le Matallana. En dégustant ce vin sans le connaître, j'ai tout de suite eu l'impression que j'étais devant quelque chose de sérieux. Tellement sérieux, en fait, que j'ai eu tout de suite le réflexe de me renseigner sur son prix et je dois avouer que j'ai eu un certain choc en apprenant que celui-ci dépassait les cent dollars. Le Matallana est un Ribera del Duero de première qualité, avec un excellent potentiel de vieillissement et j'imagine que la rareté doit aussi jouer un rôle dans la composition du prix, qui demeure toutefois un peu exorbitant!

 

 

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en blanc

 

Rueda "Basa" 2006, Telmo Rodriguez (SAQ 10264018 – 13,60$)

Telmo Rodriguez est très fier de produire ce vin simple, de consommation courante, dont il commercialise 80 000 caisses annuellement, car il considère qu'il est important d'offrir aux consommateurs du vin bien fait à un prix très abordable, Robe pâle, aux reflets verdâtres. Jolie nez, d'une belle fraîcheur, avec des notes herbacées qui dominent un fruit blanc de poire. On dirait que la proportion de sauvignon blanc est plus importante que le 5% indiqué. La bouche est ample, souple, assez onctueuse, aidé en cela par les 5 grammes de sucre résiduel, la finale est légèrement alcooleuse, mais c'est très acceptable pour le prix.

(*** - mai/08 - Fed)

  

en rouge

 

 

Ribera del Duero - le Matallana

 

Ribera del Duero "Matallana" 2004, Telmo Rodriguez (I. P. – 103,00$)

Entièrement issu de vignes de propriété, ce vin subit un élevage de 18 mois en barriques neuves de chêne français. Cela se traduit en un nez très fin, au boisé discret, qui se dissimule bien dans les arômes de fruit noir, mûr, profond, crémeux, laissant seulement des subtiles traces d'épices et de moka. La bouche possède une sève fruitée mûre, une structure tannique plutôt ferme mais bien enrobée, avec une très belle finale, subtile et très persistante, aux nuances minérales. Un vin très réussi, qui devrait vieillir admirablement.

(**** - mai/08 - Fed)

 

Ribera del Duero "M2 de Matallana" 2004, Telmo Rodriguez (I. P. – 27,80$)

Comme pour la plupart des vins de Telmo Rodriguez, le M2 est habillé d'une très belle étiquette, dont le design est soigné par Fernando Gutierrez. Ici, la superposition des lettres M évoque une bibliothèque aux étagères pleines de livres. Le choix de la typo et des couleurs est très "design!" En ce qui concerne le vin, il offre beaucoup de profondeur, ainsi qu'un fruit noir mûr et subtil. La bouche est dotée d'une matière dense et veloutée, puissante mais équilibrée, avec des tannins fermes, bien enrobés, des saveurs de cerise noire de bonne concentration, la finale est légèrement chaleureuse mais de bonne persistance et subtilement épicée.

(*** ½ - mai/08 - Fed)

 

 

Rioja - le Lanzaga

 

Rioja "Lanzaga" 2005, Telmo Rodriguez (I. P. – 27,80$)

Issu de 15 hectares de vignes, entourées d'oliviers centenaires, à une altitude de 550 mètres, ce vin est élevé en foudres et en barriques de chêne français. Il offre un nez très envoûtant, d'une fraîcheur très appréciable, mûr, gommé, aux arômes de cerise confite, avec des nuances florales et poivrées qui apportent un bel éclat à son bouquet. La bouche est ample, veloutée, élégante, les tannins mi-fermes se resserrent en fin de palais, où il aboutit sur des traces minérales. Très réussi.

(*** ½ @ **** - mai/08 - Fed)

 

 

Les autres

 

"Al Muvedre" Alicante 2006, Telmo Rodriguez (I. P. – 13,05$)

Entièrement issu du cépage monastrell, ce vin est élevé en cuves d'inox pendant 8 mois. Le nez possède un caractère de terre brûlée par le soleil, avec des nuances de champignon portobello. La bouche est tendue, épicée, de bonne acidité, avec des tannins assez polis et des saveurs de prune, d'épices et de fruits secs, la finale est chaleureuse et de bonne persistance. Encore une fois, c'est fort acceptable pour le prix.

(*** - mai/08 - Fed)

 

Toro "Gago" 2005, Telmo Rodriguez (I. P. – 27,00$)

Plutôt discret, épicé, réglissé. Bouche dense, compacte, plutôt épicée et alcooleuse en milieu de palais, un peu brûlant, avec des tannins astringents et une finale discrète, aux subtiles nuances réglissées. Corsé, un peu rustique, il faudra suivre son évolution pour voir si ce n'est que des défauts de jeunesse.

(** ½ @ *** - mai/08 - Fed)

 

 

 


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Federico