Château le Puy
Petite verticale
sur 50 ans!
Situé sur le même plateau
rocheux que Saint Émilion et Pomerol, mais en appellation Côtes de Francs,
Château le Puy (ex du Puy) produit un vin qui est fruit de l'utilisation de méthodes
ancestrales et qui se veut le plus naturel possible: pas d'engrais chimiques,
herbicides, insecticides, pesticides, etc.
Les 25 hectares du château
sont plantés majoritairement à merlot, avec 14% de cabernet et 1% de carmenère.
Monsieur Amoreau aime que son merlot soit un peu en surmaturité pour
compenser légèrement pour le cabernet qui, même s'il est vendangé à
point, reste un peu dur. L'âge moyen du vignoble est de 55 ans et la densité
de plantation est de peu supérieure au 5000 plants par hectares.
Peu importe ce que l'on
pense de la culture biodynamique, il reste que Monsieur Amoreau est une
personne charmante et délicate, qui croit réellement dans ses méthodes de
travail et qui a des idées bien arrêtées de ce que doit être un bon vin.
Premièrement, il ne doit pas goûter le bois. "Le goût de bois est un défaut!"
Pour cette raison, aucune barrique neuve n'entre au château. On n'utilise que
des foudres et de barriques de trois à quinze ans d'âge, aseptisées à la
vapeur. L'élevage est suivi par une mise en bouteille sans collage ni
filtration, qui sera effectuée "au milieu d'une vieille lune."
Aussi, le vin doit être l'expression la plus naturelle possible du fruit et
du terroir qui l'ont produit.
Cette philosophie se
traduit pleinement dans la cuvée prestige du domaine, dénommée "Barthélemy,"
qui est une sélection parcellaire que l'on embouteille sans ajout de SO2, ni
levures. Le Barthélemy est un vin très intéressant, capable d'une
complexité et d'une concentration remarquables, sans excès d'alcool ou de
glycérine. C'est un vin d'autrefois, que bien des consommateurs,
malheureusement, ne comprendront probablement pas, habitués comme ils sont
aux petits vins commerciaux, riches en sucres et en alcool et aromatisés aux
copeaux de chêne.
La cuvée traditionnelle du
château est moins imposante en jeunesse, mais la dégustation de vieux millésimes
prouve que son équilibre lui permet de s'épanouir avec beaucoup d'élégance
et de défier le temps pendant des décennies. D'ailleurs, l'oenothèque du Château
remonte jusqu'à 1917 et elle déborde de millésime qui prouvent que les vins
de Château le Puy savent traverser les âges.
Ma seule perplexité à l'égard
des vins de Château le Puy, surtout du Barthélemy, est qu'on n'y reconnaît
pas toujours le bordeaux.
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en
rouge
Côtes
de Francs Cuvée Barthélemy 2003, Château le Puy
Nez très chaud, de pruneau
et de goudron, assez complexe toutefois, offrant des nuances de noix grillées,
de fruits secs et d'épices. La bouche est savoureuse et soutenue par une
acidité assez marquée, avec des saveurs de prune d'excellente concentration
et des tannins assez fermes. Il offre beaucoup de caractère mais il semble
aussi être marqué par la chaleur du millésime.
(*** ½ - juin/06 - Fed)
Côtes de Francs Cuvée Barthélemy 2001, Château le
Puy
Très similaire au 2001, il
offre un nez chaud, poussiéreux, aux arômes de vieux chêne et de prune mûre,
sucrée, laissant une impression de pureté. La bouche est souple, veloutée
et d'excellente concentration, avec des saveurs de fruits secs et une saine
acidité. Il possède un caractère très particulier, peut-être pas très
bordelais mais certainement original. Sa structure et sa profondeur laissent
envisager un immense potentiel de garde.
(**** - juin/06 - Fed)
Côtes de Francs 2001, Château le Puy (SAQ 896 399 -
16,85$ - 500 ml.)
Servi dans un élégant
format 500 ml. Ce vin offre un joli nez, mûr, doux, aux nuances de prune fraîche
et de framboise. En bouche, l'astringence des tannins et l'acidité marquée
agressent un peu le palais, il y a une carence de moelleux, mais le vin est
encore jeune et la longue finale de prune est un bon signe.
(*** - juin/06 - Fed)
Côtes de Francs 2000, Château le Puy (SAQ 709 469 -
23,00$)
Très joli nez, mûr et
complexe, exprimant un fruité de prune et de framboise, de belle fraîcheur,
avec des nuances florales très agréables. La bouche est nettement plus ample
que le 2001, la chair est mûre, le grain est fin et le vin dans l'ensemble
est déjà accessible. La finale est longue et voyage sur des notes de prune
fraîche. C'est un très belle bouteille pour à peine plus de 20$.
(*** ½ - juin/06 - Fed)
Côtes de Francs 1989, Château le Puy
Mûr, chaud, évolué, les
nez offre des notes de cassonade, de tabac et de pruneaux, avec des nuances
complexes d'herbes et de réglisse. La bouche est veloutée, avec des tannins
légèrement astringents, qui semblent ne pas vouloir s'assouplir malgré les
17 ans du vin. La longue finale possède une amertume de pruneaux et laisse
penser que le vin commence à décliner.
(*** - juin/06 - Fed)
Côtes
de Francs 1970, Château le Puy
Absolument époustouflant!
Le nez est magnifique, chaud, rôti, terreux, avec des nuances très complexes
de cèdre et d'épices, avec une fraîcheur de poivre et de graine de pavot.
Son caractère est nettement plus bordelais que les vins plus jeunes du Château.
Sa bouche est ample, souple, dotée d'une très belle présence, avec des
saveurs de tabac, une subtile minéralité et un équilibre très étonnant
pour un Côtes de Francs qui approche les quarante ans. Sa longue finale
laisse des traces chaleureuses de chocolat et de tabac. Chapeau!
(**** - juin/06 - Fed)
Côtes
de Francs 1967, Château le Puy
Discret, légèrement
terreux, herbacé, avec des arômes de sous-bois, de feuilles mortes, avec une
douceur de prune très discrète. La bouche est de corps moyen, souple et
veloutée, d'assez bonne concentration, avec une acidité qui se fait un peu
vive en fin de bouche, où il étale une longueur fort appréciable. Il a
probablement vu des meilleurs jours, mais on le boit encore plutôt bien, ce
qui est assez remarquable en considérant l'appellation et l'âge vénérable
du vin.
(*** ½ - juin/06 - Fed)
Côtes
de Francs 1955, Château le Puy
Plutôt discret, légèrement
viandé, avec des notes d'épices et de sous-bois, un caractère de vieux chêne,
assez intéressant. La bouche est un peu sèche que le '67 et le '70, il y a
une certaine aridité qui accompagne le milieu de palais, mais le grain est
assez fin et il n'y a pas d'aspérités. Bonne finale. Assez remarquable pour
un vin qui a franchi le cap du demi-siècle!
(*** ½ - juin/06 - Fed)
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Federico