LE HERMITAGE

 

La colline de l'Hermitage est le berceau d'un des terroirs les plus prestigieux de France. Les 130 hectares de cette appellation historique, constituent un vignoble parfois très accidenté, où la parfaite exposition et le sol granitique donnent lieu à des vins de grande longévité et souvent dotés d'un grand sens du terroir. Parmi les meilleurs climats de la colline on trouve les Bessards, le Méal et les Greffieux, quoiqu'ils ne soient pas toujours identifiés sur l'étiquette des vins. La syrah domine les rouges, alors que les blancs sont composés de roussanne et de marsanne. Avec ces derniers, on produit aussi des quantités très limitées de Hermitage vin de paille.

 

L'Hermitage est rarement un vin de plaisir, comme peut l'être une Côte Rôtie, par exemple. Son austérité et sa grande minéralité en font un vin plus cérébral, un vin qu'il faut étudier attentivement afin d'en apprécier la profondeur et la subtilité des détails, même quand sa complexité ne fait aucun doute. Les blancs possèdent, surtout en jeunesse, une amertume minérale qui parfois peut être presque désagréable. Sans parler de ces traces d'oxydation, qui semblent toujours présentes. Mais en vieillissant, au bout de dix, quinze, vingt ans, ils gagnent des arômes de miel et de fleurs d'une sublime douceur.

 

Vous trouverez ci-bas une série de notes sur plusieurs grands Hermitages rouges et blancs à maturité. 

 

 

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

 

 

 

en blanc

 

Deux vins de Chapoutier

 

Ermitage blanc "de l'Orée" 1991, Chapoutier

Une preuve ultérieure que le Hermitage blanc est un grand vin de garde, capable de se bonifier pendant deux décennies et même plus. Ce vin, si hostile il y a quelques années, a continué a évoluer malgré son âge déjà bien avancé, pour finalement offrir un nectar complexe et typé. Robe dorée, soutenue, nez fin, aux notes de miel, très subtilement oxydé, avec des nuances florales très délicates. Bouche puissante, dense, avec une touche de miel et une bonne amertume en milieu de palais, réglissée, persistante. Il semble avoir encore assez d'énergie pour continuer à évoluer quelques années.

(*** ½ - août/08 - Fed)

 

Hermitage blanc “Chante Alouette” 1990, Chapoutier

Robe ambrée, très évoluée. Très beau nez, évolué, légèrement oxydé, mais d'une grande complexité, avec des notes de miel blond et de caramel, des nuances de fruits secs, d'épices, de verveine et de raisins de corinthe. Bouche beaucoup moins agréable que le nez: minérale, droite, avec une amertume un soutenue, mais aussi du gras et de saveurs de miel. 

(*** @ *** ½ - juill./08 - Fed)

 

 

en rouge

 

 

Un sublime "Pavillon"

 

Ermitage "Le Pavillon" 1991, Chapoutier

Sublime! Très complexe, subtilement faisandé, avec des notes d'épices exotiques, des olives douces, des nuances florales, du graphite et du lard. Bouche très soyeuse et parfaitement équilibrée, des tannins très fins et parfaitement enrobés, un joli fruit de prune douce, aux relents subtilement viandés, un arrière-palais bien nourri, avec une bonne finale, chaude et persistante, aux relents épicés. Un "Ermitage" tout en finesse. À point. AM: jusqu'en 2016.

(**** ½ - juill./08 - Fed)

 

 

Deux Hermitages '90

 

Hermitage 1990, Jean Louis Chave

Étonnamment jeune, encore primaire, avec des notes de poivre et une minéralité aux nuances de coquillages; il gagne un subtil caractère floral en évoluant, mais le poivre reste dominant. La bouche est très jeune, tendue par une bonne acidité, des saveurs de poivre, d'épices, de bonne concentration et assez long. Un vin très peu évolué, malgré ses 18 ans. Il faudra patienter, car semble avoir encore un grand potentiel de vieillissement. 

(**** - juill./08 - Fed)

 

Hermitage "la sizeranne" 1990, Chapoutier

Profond, chaud, terreux, avec un fruit de prune, sur un fond minéral, réglissé, aux nuances de tabac. Un brin capiteux. La bouche est équilibrée et de grande finesse, des tannins parfaitement polis, des saveurs subtilement réglissées et une impression de maturité et d'harmonie. Un très bel Hermitage, à point, mais qui semble pouvoir tenir encore quelques années. 

(*** ½ @ **** - août/08 - Fed)

 

 

Quatre millésimes de Hermitage "La Chapelle"

 

Hermitage "la Chapelle" 1995, Jaboulet

Très jeune, encore plutôt fermé, avec des nuances discrètes de poivre et de violette, quelques notes animales et de la minéralité. Bouche compacte, de bonne matière mais encore tendue et bien serrée, des tannins plutôt fins, très polis, belles arrière bouche aux relents poivrés, minéraux, bonne persistance. À attendre. AM: 2012 @ 2020+.

(**** - juill./08 - Fed)

 

Hermitage "la Chapelle" 1994, Jaboulet

Premier nez plutôt terreux, presque provençal, avec des notes de garrigue, d'épices, d'olive et d'herbes aromatiques, il évolue vers la prune et le tabac, avec des nuances minérales, de réglisse noire. La bouche est plutôt élégante, assez savoureuse, viandée, avec des relents d'olive verte, un brin d'amertume, des tannins fins, de bonne persistance. À point. Jusqu'en 2014.

(*** ½ @ **** - juill./08 - Fed)

 

Hermitage "la Chapelle" 1990, Jaboulet

Plutôt fermé, terreux, minéral, goudronné, avec des arômes de garrigue, herbes, épices, sur un fruit de prune. La bouche est pleine et structurée, compacte, aux tannins solides, saveurs épicées, cuir, prune, tabac, bon milieu de palais, de la puissance et de la longueur. Une bouteille moins impressionnante que celles dégustées dans les dernières années. 

(**** - juill./08 - Fed)

 

Hermitage "la Chapelle" 1989, Jaboulet

Terreux, légèrement évolué, avec des notes de fruits secs, de graphite, pruneau, tabac, goudron. Bouche un peu disjonctée, tannins légèrement astringents, milieu de palais tendu et un peu maigre, finale alcooleuse, laissant l'impression d'un mauvais brandy. Une bouteille peut-être imparfaite.

(*** - juill./08 - Fed)

  

 

 


Pour toute autre information ou
pour me faire part de vos commentaires,
n'hésitez pas à me contacter par courriel
Federico