En dégustant les vins de Toscane d'aujourd'hui,
surtout ceux de l'excellent millésime 2001, il est difficile de croire
qu'il y a même pas dix ans, les dégustations de vins toscans étaient
parmi les plus redoutées de tout le calendrier, avec leur lot d'acidités
impossibles et de tannins tranchants.
Les producteurs toscans ont été capables, en l'espace
de quelques millésimes seulement, de révolutionner leur viticulture et de
véhiculer sur le marché international de vin mûrs, profonds, séduisants
et complexes. Cette révolution a eu lieu vers le milieu des années '90. On
en a eu un premier aperçu avec les 1995 et puis à une échelle plus large
avec les 1997, pour achever le travail avec les excellents 1999. Les vins
maigres, acides et astringents que produisait la Toscane jusqu'à tout
récemment semblent définitivement une chose du passé!
Les vins de cette dégustation étaient un parfait
exemple de l'excellence et de l'homogénéité que peuvent atteindre les
meilleurs producteurs de Toscane dans un millésime de la qualité de 2001.
Dès le premier volet, qui privilégiait les vins à
base de sangiovese, on a eu droit à des vins profond et complexes, avec des
typicités bien marquées. C'est le plus typé de tous, le Cepparello, avec
ses notes de tabac et de cerise, qui a remporté le volet.
Le deuxième volet se voulait une comparaison de
quelques-unes des meilleures expressions de cabernet de toute la Toscane.
Encore une fois la qualité et l'homogénéité étaient au rendez-vous. À
tel point, en fait, que plusieurs dégustateurs ont trouvé la tâche
difficile de distinguer les uns des autres. Tâche qui a été ultérieurement
compliquée par la belle performance du vin fantôme, le "Cinq cépages"
de Château St. Jean, qui a été identifié correctement par trois
dégustateurs seulement (ce qui me semble une bonne indication de la
richesse des autres cabernets en lice!)
Il ne faudrait pas se laisser tromper par l'écrasante
majorité remportée par le gagnant de ce volet, le Lupicaia. La lutte entre
les quatre vins était beaucoup plus serrée que les résultants semblent
l'indiquer.
Pour plus de
renseignements sur les résultats de cette dégustation, veuillez consulter
le tableau ci-bas, ainsi que mes notes de dégustation.
Les
vins sont toujours dégustés à l'aveugle. Les notes de dégustation sont
présentées selon le même ordre dans lequel les vins se sont retrouvés
une fois avoir été placés dans les sacs et mélangés pour obtenir un
ordre de service aléatoire.
Cepparello
Toscana I.g.t. 2001, Isole & Olena (SAQ 928 911 – 62,00$)
Rubis,
bonne saturation. Très beau nez, mûr et intense, aux notes de cuir et d'épices
qui dominent un fruit de cerise mûre, presque sucrée. La bouche est de
facture très traditionnelle, elle n'est pas la plus riche mais elle est
définitivement très savoureuse et possède un style très reconnaissable,
parfaitement toscan, avec des saveurs d'épices, de tabac et de cerise, d'une
belle pureté de très bonne persistance en fin de bouche. C'est une très
belle réussite!
(*** ½ @ **** - jan./07 - Fed)
Cabreo
"il borgo" Toscana I.g.t. 2001, Fattoria di Nozzole – Folonari
(SAQ 10506081 – 52,00$)
Rubis-pourpre,
très bonne saturation. Beau nez, très complexe, il évolue assez
rapidement dans le verre, passant de belles notes de fruit noir, de cuir, de
menthol et de mine de plomb, à un caractère plus puissant, d'épices, de
tabac et de goudron. Belle attaque, la bouche possède une matière assez
chargée mais fine et élégante, suivant une évolution très similaire à
celle du nez, elle passe de notes plus fruitées à un caractère profond de
tabac et de goudron d'excellente concentration, avec une longue finale dans
laquelle on perçoit un bref retour de cerise très mûre. Ça m'a l'air
d'une très grande réussite!
(**** - jan./07 - Fed)
Chianti
classico riserva Castello di Brolio 2001, Ricasoli (SAQ 703 223 – 44,50$)
Rubis-pourpre,
très bonne saturation. Le nez est subjugué par un boisé rôti, très
accentué, qui ne laisse entrevoir que des notes fumées, brûlées. La
bouche semble plutôt fermée, avec une astringence un peu soutenue, des
saveurs de prune et de tabac qui persistent en arrière-palais. Carlo
Ferrini est un excellent œnologue et on veut bien lui accorder le bénéfice
du doute, surtout en raison de l'excellente qualité des derniers millésimes
de Brolio, mais pour le moment on dirait qu'il a un peu trop forcé la note
sur ce 2001. À revoir dans un an ou deux.
(*** - jan./07 - Fed)
Il
Pareto Toscana I.g.t. 2001, Fattoria di Nozzole – Folonari (SAQ 10542313
– 74,00$)
Pourpre,
excellente saturation. Le nez se présente avec un boisé plutôt grillé,
aux relents de moka, qui évoluent rapidement vers de notes d'épices et
d'herbes, de plus en plus marquées avec l'aération, le fruit noir s'entremêle
à des nuances de graphite dans un ensemble qui est assez complexe et caractéristique
du cabernet sauvignon, quoique encore très jeune. La bouche est d'une matière
très ample et souple, très équilibrée et cohérente avec le nez, avec
des saveurs de chocolat, de chêne grillé, de moka, d'herbes, le tout étant
de très bonne concentration et long. Un cabernet aussi volumineux qu'élégant,
un vin très réussi!
(**** - jan./07 - Fed)
Lupicaia
Toscana I.g.t. 2001, Castello del Terriccio (SAQ 10498551 – 145,00$)
Pourpre,
excellente saturation. Profond, plutôt fumé, sur un fruit relativement
frais de cassis acidulé, il s'ennoblit de notes de chêne et d'épices très
pures. La bouche est de grande ampleur, la matière est d'un volume et d'une
densité remarquables, liée par des tannins très fins, avec des saveurs de
chocolat noir et d'épices. Un vin très complet, équilibré et d'un grand
velours, il sera sans doute de très grande garde, ce qui devrait lui
laisser le temps de gagner encore plus de complexité.
(****
@ **** ½- jan./07 - Fed)
Cabernet
sauvignon "Collezione de Marchi" 2001, Isole & Olena (SAQ 715
391 – 72,00$)
Rubis-pourpre, très bonne saturation. Beau nez, offrant des notes de
cerise très mûre, sucrée, presque confite. La bouche est étonnamment
souple et veloutée, avec une matière assez riche et bien mûre qui laisse
une impression très sphérique et des saveurs de cassis et de cerise sucrée
qui sont encore très primaires. Il est encore très jeune, même un peu élémentaire,
il faudra lui laisser quelques années pour se complexifier.
(***
½ @ **** - jan./07 - Fed)
Cinq
cépages Sonoma County 2001, Château St. Jean (SAQ 902 460 – 94,00$)
Pourpre, très bonne saturation. Beau nez, subtil, complexe, très mûr, on
devine la richesse du vin dans les arômes de liqueur de cassis, qui se
compliquent de belles nuances d'épices et de chocolat, sana jamais tomber
dans le douceâtre ou le confituré. La bouche est de grande richesse,
dense, presque sucrée, de très bonne concentration, soutenue par des
tannins fins, plutôt serrés, parfaitement enveloppés par la grande matière
du vin, les saveurs de chocolat noir et d'épices enveloppent un noyau de
fruit noir très mûr, aux relents de mûres et de myrtilles. Il est long et
sera de très bonne garde. Une très belle bouteille.
(**** - jan./07 - Fed)
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Federico