BORDEAUX 2004
la dégustation du 28 octobre 2007

St. Estèphe 2004, Château Phélan Ségur SAQ - 45,00$
Haut Médoc 2004, Château Cambon La Pelouse SAQ - 27,00$
Margaux 2004, Château d'Angludet SAQ - 40,00$
Haut Médoc 2004, Château Sociando Mallet SAQ - 61,00$
Pauillac 2004, Château Mouton Rothschild SAQ   - 275,00$
St. Estèphe 2004, Château Cos d'Estournel SAQ   - 133,00$
Pauillac 2004, Château Latour SAQ   - 299,00$
St. Julien 2004, Château Léoville Las Cases SAQ   - 139,00$

*Tous les prix sont en dollars canadiens

 

QUELQUES MOTS


Cette troisième analyse des meilleurs 2004 du Médoc avait pour but de mettre à l'épreuve certaines hiérarchies du système bordelais. 

Dans le premier volet, il était question de vérifier si Sociando Mallet méritait encore sa réputation de Roi incontesté des crus bourgeois. Malheureusement, l'exercice a été ruiné par une bouteille de Sociando légèrement défectueuse, qui a exclu le cru de Saint Seurin de Cadourne de la course. 

Le vote s'est reparti de façon plutôt équitable parmi les autres concurrents, avec une performance plus qu'honorable du Cambon La Pelouse, qui a terminé deuxième, devançant un très bon Phélan Ségur. Un résultat qui confirme le statut de Cambon comme une des plus belles aubaines du bordelais, tenu compte de son prix à peine supérieur à 25 dollars. Le gagnant du volet a été le très séduisant Château d'Angludet – un cru qui produit du bon vin depuis si longtemps qu'on a peut-être tendance à l'oublier. Toutefois, plusieurs membres du panel étaient de l'avis que, si la bouteille avait été en bonnes conditions, le Sociando Mallet aurait gagné ce volet haut la main!

Le deuxième volet nous offrait une comparaison très intéressante entre deux premiers crus classés - Latour et Mouton – et deux crus qui peuvent être considérés comme des véritables "super-deuxièmes!"

Les résultats parlent d'eux-mêmes: les premiers crus classés ont remporté un total combiné de 11 votes sur 14, légitimant ainsi leur rang au classement. Le grand gagnant du volet a été le Mouton, précoce et flatteur, avec un boisé subtil mais très attrayant. Le Latour n'a pas déçu non plus, imposant et d'une structure statuaire, c'était définitivement le vin sur lequel parier pour le futur! La belle surprise de la soirée a été fournie par le Cos, pureté, droiture et finesse, une grande réussite! La déception a été le Las Cases, fermé et souffrant de la compétition, c'est un vin auquel il ne manque pratiquement rien, pourtant il ne semblait pas avoir ce qu'il fallait pour s'affirmer en si bonne compagnie. 

Vous trouverez ci-bas les résultats volet par volet, ainsi que mes notes de dégustation.

      

 

  LE TABLEAU

Le tableau suivant montre, dans la colonne "votes", le nombre de préférences reçues par chaque vin (chaque membre du groupe ayant droit à un vote de préférence par volet). Vous trouverez ensuite le pointage (sur 5 étoiles) que j'ai accordé à chaque vin. 

VINS DÉGUSTÉS VOTES

MES NOTES

Château Phélan Ségur

4

*** ½
Château Cambon La Pelouse

6

*** ½
Château d'Angludet

6

*** ½ @ ****
Château Sociando Mallet

0

 ?
.
.
Château Mouton 

8

**** @ **** ½
Château Cos d'Estournel 2 **** ½
Château Latour 3 **** ½
Château Léoville Las Cases 1 ****


 

 

  LES NOTES DE DÉGUSTATION

Les vins sont toujours dégustés à l'aveugle.Les notes de dégustation sont présentées selon le même ordre dans lequel les vins se sont retrouvés une fois avoir été placés dans les sacs et mélangés pour obtenir un ordre de service aléatoire.


   

St. Estèphe 2004, Château Phélan Ségur

Rubis, très bonne saturation. Premier nez plutôt torréfié, sur un fond de cassis mûr, plutôt flatteur, les notes de poivron ajoutent un élément de typicité qui est loin d'être désagréable, surtout que la pureté du cassis ne semble pas perdre son élan même après un long séjour dans le verre. La bouche est d'assez bonne matière, avec des saveurs de réglisse noire, de prune, d'épices et de cèdre, dans un milieu de palais intense et chaleureux, de bonne sève, tannins assez fermes et belle finale goudronnante qui persiste.

(*** ½ - mars/08 - Fed)

 

Haut-Médoc 2004, Château Cambon La Pelouse

Rubis, très bonne saturation. Beau nez, offrant des notes de fruit noir, pur, frais, croquant, avec une belle fraîcheur de cassis et de violette, évoluant vers des notes fumées, de mine de plomb. Belle bouche, ample, veloutée, assez fluide et élégante, avec des tannins assez fermes dans le milieu de palais bien chargé, avec des notes de cassis et de poivron. Un Haut Médoc complet, élégant et classique, un superbe achat pour le prix.

(*** ½ - mars/08 - Fed)

 

Margaux 2004, Château d'Angludet

Rubis-pourpre, très bonne saturation. Très beau nez de cassis mûr, offrant autant de pureté que de douceur, mais aussi pas mal de profondeur et de complexité, avec des notes fumées, du cuir et des relents vanillés. La bouche est ample, de bonne densité, avec un étonnant niveau de glycérine, des saveurs de réglisse noire, de cuir et de poivron, une structure assez solide, aux tannins un brin asséchants mais généreusement enrobés par la chair mûre et savoureuse du vin. Belle finale, persistante et nuancée de chocolat noir. Vraiment très réussi!

(*** ½ @ **** - mars/08 - Fed)

 

Haut-Médoc 2004, Château Sociando Mallet

Difficile de donner un pointage à une bouteille légèrement défectueuse, mais je peux quand même noter que le Sociando Mallet 2004 semblait encore une fois un Haut Médoc très typé, élégant et un brin végétal, avec des notes de poivron vert qui s'entremêlent à du cuir et du minéral, sur un fond de cassis mûr. La bouche est de corps moyen, avec une race et une finesse qui demeurent hors d'atteinte pour la plupart des autres crus bourgeois (mais à ce prix on doit désormais le comparer à des crus classés) doté de belles nuances d'épices et de cèdre, des tannins plutôt fins, sans aspérités et une belle finale aux relents de chocolat noir et de minéral. Une bouteille parfaite aurait probablement mérité quatre étoiles.

(? - mars/08 - Fed)

 


Pauillac 2004, Château Mouton Rothschild

Rubis-pourpre, très bonne saturation. Premier nez discret mais de grande finesse, offrant des subtiles notes de violette et de bleuets, auxquelles s'ajoutent graduellement des arômes boisés très complexes de graphite et de mine de plomb, puis de menthol, il demeure toutefois très élégant, flatteur oui, mais sans prétention. La bouche est très élégante, ample et veloutée, plutôt accessible, avec un fruit de cassis mûr, traversé par une saine acidité et des nervures de graphite et de minéral, il gagne du poids et prend beaucoup d'expansion dans la longue finale. Il n'y aucun doute sur qualité de ce vin! Toutefois, dans l'ensemble, Mouton est un peu trop facile à saisir pour un vin de son rang! On s'attend d'un premier cru classé de bordeaux qu'il nous fasse travailler un peu plus, qu'il en laisse un peu à notre imagination, au lieu de tout afficher en vitrine! Bref, je l'ai beaucoup aimé, mais comme il m'arrive souvent en goûtant les vins de Mouton, je me suis demandé s'il n'était pas mieux pour lui d'être le premier des deuxièmes, plutôt que le dernier des premiers!

(**** @ **** ½ - mars/08 - Fed)

 

St. Estèphe 2004, Château Cos d'Estournel 

Rubis-pourpre, très bonne saturation. Premier nez légèrement brûlé, animal, avec des subtiles notes de réglisse noire et de truffe, il évolue très bien dans le verre et gagne d'irrésistibles arômes floraux, ainsi qu'un fruit de crème de cassis d'une grande pureté. La bouche est dense, glycérine, étoffée, avec une structure qui se bâtit autour d'une belle acidité et de tannins fins, serrés, légèrement astringents, doté de beaucoup de poids en arrière-palais, avec une minéralité qui aboutit dans une très longue finale de chocolat noir. Structuré mais parfaitement poli, le Cos 2004 possède beaucoup de profondeur et de précision. C'est une superbe réussite!

(**** ½ - mars/08 - Fed)

 

Pauillac 2004, Château Latour

Rubis-pourpre, très bonne saturation. Discret, frais, très pur, avec des arômes floraux, violette, cassis, il gagne des nuances très fines de mine de plomb et de caramel. La bouche est dense et glycérinée, avec une matière très droite et racée, assez fermeté en milieu de palais où les tannins sont d'une finesse irréprochable et les saveurs de cassis et de graphite possèdent une grande distinction, l'acidité apporte beaucoup de fraîcheur et de définition, la finale est discrète mais très persistante, avec des nuances de prune, de réglisse et de toffee. Son évolution dans le verre est très impressionnante. Un vin très aristocratique, qui possède une race indéniable.

(**** ½ - mars/08 - Fed)

 

St. Julien 2004, Château Léoville Las Cases

Rubis-pourpre, très bonne saturation. Discret, il offre un beau fruit, pur, délicat, aux arômes de crème de myrtilles, avec des nuances de poivron et de lavande, ainsi qu'une douceur boisée qui laisse des traces de sucre brun et de toffee. La bouche est plutôt fermée, d'un grand équilibre et d'une profonde minéralité, les saveurs de bleuets et de cassis, possèdent maturité et concentration, mais le milieu de palais semble être dépourvu du poids et de la présence des meilleurs vins de ce millésime. La finale est longue et nuancée. Un vin qui semble traverser une phase ingrate et qui a peut-être souffert outre-mesure de la comparaison avec Latour, Mouton et Cos.

(**** - mars/08 - Fed)

 

 


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Federico