TOSCANE vs BORDEAUX:  1990 et 2003
la dégustation du 14 octobre 2007

Ornellaia Bolgheri Superiore 2003, Tenute dell'Ornellaia SAQ - 149,00$
St. Julien 2003, Château Lagrange SAQ - 53,00$
Solaia Toscana I.g.t. 2003, Antinori SAQ - 159,00$
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St. Julien 1990, Château Lagrange n. d.
Ornellaia 1990, Tenute dell'Ornellaia n. d.
Solaia 1990, Antinori n. d.
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*Tous les prix sont en dollars canadiens

 

QUELQUES MOTS

 

Deux volets identiques, séparés par douze millésimes pendant lesquels bien des choses ont changé dans le monde du vin! En effet, si pendant les années '90 la viticulture à Bordeaux n'a fait que s'ajuster légèrement à l'évolution des goûts du consommateur moyen, en Toscane elle a été carrément révolutionnée. Tout ceci pour satisfaire une demande internationale qui est à la recherche de vins toujours plus fruités et plus facilement accessibles dès leur mise en marché. Et le millésime 2003 est l'exemple parfait du type de vin qu'une partie de l'industrie veut imposer comme barème de référence aujourd'hui.

 

Toutefois, malgré la facilité avec laquelle la presse spécialisée déclare des nouveaux millésimes du siècle, le millésime '90 demeure un des plus grands de tous les temps et la grâce avec laquelle ces vins vieillissent n'est qu'une preuve de cela. 

 

Notre groupe de dégustation s'est réuni pour évaluer les vins et les millésimes. Pour ce qui est des millésimes, les 2003 s'en sont très bien sortis, des vins riches sans être surfaits et sans excès de maturité. Le volet #1 a été remporté par un Solaia 2003 en grande forme, qui en a surpris plusieurs avec sa complexité légèrement faisandée et sa fraîcheur de violette, que plusieurs ont méconnu comme étant bordelaise. Il a été suivi de près par le Ornellaia, qui offrait une charge fruitée impressionnante, comme toujours, mais sans lourdeur. Le volet #2 nous a offert trois vins ayant vieilli avec grâce, mais il nous a aussi rappelé que, au moins jusqu'aux années '90, la viticulture toscane accusait un léger retard face à celle bordelaise. 

 

Pour plus de renseignements sur les résultats de cette dégustation, veuillez consulter le tableau ci-bas, ainsi que mes notes de dégustation.

      

 

  LE TABLEAU

Le tableau suivant montre, dans la colonne "votes", le nombre de préférences reçues par chaque vin (chaque membre du groupe ayant droit à un vote de préférence par volet). Vous trouverez ensuite le pointage (sur 5 étoiles) que j'ai accordé à chaque vin. 

VINS DÉGUSTÉS VOTES

MES NOTES

Ornellaia 2003

5

****
Château Lagrange 2003

2

****
Solaia 2003

6

**** 
Château Lagrange 1990 9 **** 
Ornellaia 1990  4 ****
Solaia 1990 0 *** ½


 

 

  LES NOTES DE DÉGUSTATION

Les vins sont toujours dégustés à l'aveugle. Les notes de dégustation sont présentées selon le même ordre dans lequel les vins se sont retrouvés une fois avoir été placés dans les sacs et mélangés pour obtenir un ordre de service aléatoire.

Ornellaia Bolgheri 2003, Tenute dell'Ornellaia

Rubis, très bonne saturation. Le nez offre des arômes assez nets de confiture de framboise, avec des accents poivrés, du sucre brun et des herbes. La bouche est dense, très mûre et glycérinée, d'excellente concentration, avec des tannins fermes mais assez fins et une longue finale chaleureuse, alcooleuse, aux accents de chocolat, prune fraîche et de framboise. Un vin massif, très riche et légèrement sucré, mais qui réussit à garder un équilibre d'ensemble appréciable.

(**** - oct./07 - Fed)

 

St. Julien 2003, Château Lagrange

Rubis-pourpre, très bonne saturation. Le fruit de prune bien mûre est enrobé d'accent très marqués de moka, ainsi que de nuances plus subtiles d'herbes et de cuir. C'est étonnamment racoleur plus un cru classé du Médoc. La bouche est ample, très mûre et extrêmement glycérinée, les tannins sont fermes mais très fins et soyeux, les saveurs minérales, de réglisse et de chocolat noir, créent un profil aromatique assez classique dans ce millésime d'exception, la longueur et l'intensité de la finale sont tout à fait respectables. C'est un vin très réussi, que l'on pourra apprécier pendant plusieurs années!

(**** - oct./07 - Fed)

 

Solaia Toscana I.g.t. 2003, Antinori

Rubis, très bonne saturation, reflets grenat. Très complexe et intrigant, il est marqué par un caractère animal, faisandé, avec des notes de brett, du chocolat noir, mais aussi une belle fraîcheur de lavande et de poivron. La bouche est beaucoup plus sévère, avec une trame tannique plutôt dure et astringente, beaucoup de cacao, de cerise mûre et une belle finale de chocolat noir amer, de réglisse et de goudron.   

(**** - oct./07 - Fed)


 

St. Julien 1990, Château Lagrange

Rubis-grenat, très bonne saturation. Beaucoup de finesse au nez, légèrement faisandé, avec des notes de tabac blond très doux, de cèdre et de sous-bois, ainsi qu'une fraîcheur de poivron et de violette, très bordelais. La bouche est évoluée mais très savoureuse, vaporeuse, expansive, avec des saveurs de tabac et de menthol, une fine minéralité, des subtiles notes épicées et une longue finale intense et persistante. Très belle bouteille, très classique! AM: jusqu'en 2015+.

(**** - oct./07 - Fed)

 

Ornellaia 1990, Tenute dell'Ornellaia

Rubis-grenat, très bonne saturation. Discret, le nez offre des notes de tabac et de fruits rouges acidulés, avec des arômes de la famille animale qui évoquent subtilement le poulailler. Belle bouche, encore assez charnue, avec des tannins légèrement astringents et des belles notes de tabac et de goudron qui persistent et gagnent une douceur de cerise acidulée en finale. Plutôt classique, dans un style plus bordelais que toscan, c'est un vin qui a vieilli avec grâce et qui possède encore un certain potentiel, à en juger de son excellente progression dans le verre.

(**** - oct./07 - Fed)

 

Solaia 1990, Antinori

Grenat, opaque. Très profond et goudronné, le nez est évolué, offrant des arômes de fruits secs, de vieux tabac à pipe, de marsala et de sous-bois. Il manque un peu de fraîcheur mais pas de complexité. La bouche est encore très chargée, dotée d'une matière massive, aux tannins très fins mais encore plutôt astringents, les saveurs de tabac, de goudron et de café noir sont de très bonne concentration et persistent, mais ne font rien pour alléger le profil aromatique sombre, sévère et dépourvu de fruit de ce vin, dont la qualité de la bouteille n'était peut-être pas tout à fait irréprochable.

(*** ½ - oct./07 - Fed)

 



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Federico